L’aspérule odorante ou petit muguet, reine des bois (li rin.ne-dès-bwès, en wallon), hépatique étoilée, Asperula odorata, de la famille des rubiacées, est une petite plante que l’on récolte dans les bois, où les sous-sols humides des hêraies constituent son biotope par excellence.   Elle est haute de 10 à30 cm, porte des feuilles lancéolées vert foncé en étoile avec des fleurs blanches au sommet. Elle peut se plaire dans nos jardins pour autant qu’elle ne soit pas en plein soleil.

  Sa répartition est : l’Europe, l’Asie tempérée, l’Afrique du Nord. Ce qui est tout de même un tant soit peu plus étendu que le Pays d’Arlon...


  Que nous dit “La Flore Médicale Wallonne” de Robert Boxus ?


- Rin.ne-dès-bwès, n. f. Aspérule odorante, Asperula odorata
a)   Feuilles ovales lancéolées ; fleurs blanches pédicellées.
b)   Bois, rochers ;
c)   Mai-juin ;
d)  Plante diurétique. L’infusion à la dose de 15 grammes par litre d’eau, réjouit et fortifie le coeur ainsi que le foie indisposé, excite l’urine et les gonorrhées. Elle est très utile dans les affections nerveuses, l’hystérie, l’hydrophobie, ,la dyspepsie, les engorgements du foie, la gravelle, la jaunisse et l’hydropisie. L’infusion est appliquée avec succès sur les plaies et particulièrement quand la fièvre et l’inflammation surviennent. La tisane est préconisée dans l’hydropisie.


  Nos grand-mères parfumaient leurs armoires de bouquets d’aspérule odorante pour en éloigner les mites.

  L’aspérule fraîche ne sent rien : il vous faudra attendre qu’elle soit sèche pour connaître son délicieux parfum dû à la présence de coumarine, parfum qui est au maximum de son intensité au printemps, en automne il aura fortement diminué.

  En cuisine, elle peut accommoder avec finesse crêmes, sorbets, poisson, viande blanche et sert à aromatiser certaines liqueurs.

Sa racine, succède à la garance pour teindre la laine en rouge orangé.

  Personnellement je préfère l’utiliser pour la fabrication de ce délicieux breuvage à boire frais et avec modération, le Maitrank !

   L’aspérule doit être cueillie avant sa floraison pour qu’elle ait toute sa puissance gustative et odorante. Une fois fleurie, elle devient beaucoup plus fade. Certains sites internet ne préconisent que les fleurs. Les autres recettes vous diront qu’il faut entre 12 et 18 brins par litre, en fonction de la taille de la plante. On parle même parfois de “poignées”, ce qui n’est guère commode à utiliser pour les proportions. Le mieux est de la peser, ce qui est plus sérieux et reproductible : 10 gr d’aspérule par litre de vin constituent une dose satisfaisante. Il est prudent et hygiénique de la laver avant de la mettre en macération dans le vin.

  Composition chimique de l’aspérule

Les parties aériennes contiennent :
– des lipides
– des acides organiques : acide ascorbique (vitamine C)
– des composé phéoliques représenté par :
   . des acides phéoliques (gaulthéine, monotropitoside)
   . des flavonoïdes, particulièrement des flavonols (rutine)
   . des tanins
   . des coumarines (0,15 à1 % de la plante sèche) (responsable de son parfum une fois qu’elle est sèche)
   . des quinones, notamment des dérivés anthracéiques
– des terpéoïdes : iridoïdes (aspéruloside)

   Passons aux choses sérieuses : la Recette du Maitrank

S’il y a un maître mot à Arlon et dans ses environs, c’est bien le mot

MAITRANK  


Même que pour certains Arlonnais, il n’y a qu’à Arlon que pousse la petite plante indispensable pour aromatiser le vin blanc : l’aspérule odorante. En fait sa répartition géographique est bien plus grande...